Alexa (1)

2 juin 2009

Les paris ne lui réussissaient pas. Alexa ne pensait pas un jour en "subir" les conséquences. Elle pariait fréquemment avec Will, les enjeux étaient le plus souvent des enjeux de gloire personnelle. Will s'amusait de cette supériorité.

Will et Alexa discutaient beaucoup de tout et de rien, de la vie, de sexe sans vraiment de tabou. Tous deux en couple de leur côté, ils avaient souvent discuté de leur position sur le sujet du libertinage. Il était évidemment plutôt pour, elle n'avait pas d'avis arrêté. Elle prônait la fidélité à toute épreuve, mais regrettait un peu la monotonie de son couple. Un jour vint où l'enjeu changea. Lors d'un ultime pari, Alexa eut en gage de prodiguer une gâterie à son adversaire. Le gage l'ayant un peu déstabilisée, elle fit mine de l'oublier, il ne le lui rappellerait pas.

Alexa avait une faculté particulière pour jouer avec les nerfs et le désir de son ami. Elle le chauffait en lui tendant des perches et dès que le sujet devenait plus que brûlant, elle disparaissait.

Ce jour là, elle essayait de lui faire croire qu'elle l'avait surpris en train de se donner du plaisir dans les toilettes. Conscient que cela n'était pas possible, il attendait de voir jusqu'où elle irait. Elle lui donnait des indices sur ce qui pourraient avoir eu lieu, mais rien n'y faisait, il ne cédait pas. Elle allait alors laisser tomber, quand il lui lança que la prochaine fois qu'elle avait ces doutes, qu'elle frappe à la porte, il la ferait peut-être participer. Elle releva l'invitation, pensant sans doute que cela n'arriverait pas.

Dans l'après-midi, il vint lui rendre visite pour discuter du temps, des collègues… la pause terminée, il lui dit : "bon, ben si tu me cherches, je suis aux toilettes…" avec un clin d'œil complice. Elle ne comprit que lorsqu'il sortit de son bureau.

Elle se demandait si ce clin d'œil était bien une nouvelle invitation ou simplement un clin d'œil comme il en faisait souvent. Elle repensa à cette discussion, ce ne pouvait être une coïncidence. Elle allait se lever mais la raison la fit se rasseoir. Elle surprit ses jambes en train de trembler et une douce chaleur envahir son corps. Les mots de leurs discussions passées se battaient dans sa tête, son cœur battait de plus en plus fort, le rouge lui montait aux joues. Elle alla prendre un verre d'eau pour essayer de faire passer ces idées et ce désir qu'elle sentait monter en elle. Elle se disait aussi, quelle pourrait ne faire que regarder, participer serait trahir ses principes, mais regarder, elle ne ferait rien de mal… De retour dans son bureau, elle avisa l'écran de son ordinateur pour voir s'il avait rejoint son bureau, mais pas de nouveau message… Elle se décida alors d'aller vérifier par elle même. Elle passa devant son bureau, il n'y était pas. Elle fit le tour des pièces où il aurait pu être, aucune trace. Elle poussa la porte des toilettes mixtes et entra. Toutes les portes étaient ouvertes sauf une. Elle s'approcha doucement, tendit l'oreille et vit le verrou tourner et la porte s'entrouvrir. Elle recula vivement. Elle scruta l'embrasure de la porte, rien ne bougeait. En cet après-midi de pont, peu de personnes traînaient dans les couloirs… Elle était tiraillée entre sa peur et son désir, l'autre décuplant l'un avec cruauté. Il lui reprochait souvent d'être un peu trop prude, alors qu'elle savait ne pas l'être. Bien décidée à le lui montrer, elle s'avança vers la porte, la poussa et se glissa à l'intérieur de la cabine. Il était bien là, adossé au mur, patientant depuis maintenant un bon bout de temps. Elle le dévisageait. Son visage était le même, mais quelque chose semblait avoir changé. Son regard scintillait de satisfaction. Il gardait ses yeux dans les siens. Elle ne savait si elle devait soutenir ce regard, ou observer ses mains qui avaient entrepris de dégrafer son jean. Il déboutonnait lentement puis fit glisser légèrement le pantalon sur ses hanches. Il l'observait, à la recherche d'indices sur son état d'esprit. Depuis qu'il la connaissait, il avait, souvent maladroitement, toujours tenté de ne pas trop la brusquer, mais là, il reconnaissait que ce n'était pas forcément le meilleur moyen. Il poursuivait son effeuillage et lui découvrit son boxer blanc. Elle passait de son visage à la bosse qui déformait son caleçon. Il lui souriait et lisait dans son regard toute son impatience et son excitation. Il passa ses pouces sous l'élastique et le fit descendre doucement en découvrant sa verge dressée. Sa taille n'était pas vraiment impressionnante, mais Alexa en imaginait la dureté, elle n'avait qu'une envie, la saisir et la voir entrer en elle. Mais ses convictions lui rappelaient son intention de se contenter uniquement du spectacle. Il la regardait toujours. Sa bouche fine s'ouvrit quand elle le vit saisir ce membre de chair et en découvrir le gland. Il fit coulisser la peau, jusqu'à de que ce repli disparaisse. Le gland paraissait énorme. Il relâcha sa pression et remonta sa main. Il entreprit comme ça un lent mouvement de va et vient. Elle ne fixait plus que ce sexe, tentant d'oublier la personne qui était à l'autre bout… Elle sentait son cœur qui s'accélérait au rythme de ses mouvements de main.