Soirée vidéo

13 juillet 2010

A l’époque, Léa et moi étions en stage de fin d’année. Le sien était fini et il me restait une semaine pour terminer le mien. Comme c’était le début de l’été et que notre appartement de l’époque était un peu étroit, elle était allée passer cette semaine chez ses parents à la campagne.

Les soirées étaient un peu tristes, seul à manger des nouilles devant la télé, mais c’était de courte durée. La vacuité des programmes de début d’été m’avaient amené à aller louer des vidéos. Fan de Sci-fi, j’avais loué « Dark city », « Bienvenu à Gattaca » et la vidéothèque proposait une troisième vidéo pour la location de deux. Les titres a dispo ne m’inspirant guère, je m’autorisai à passer du côté des films pour adulte et louer une bonne vieille parodie à la française dont je ne me rappelle plus le nom.

J’avais acheté une pizza à emporter et je m’apprêtais à me faire une petite soirée vidéo tranquille.

Lorsque je passais la porte, le téléphone sonnait avec insistance. J’imaginais Léa s’interrogeant sur mon absence. Je décrochai :

« J’étais parti m’acheter à manger, dis-je sûr de l’identité de mon interlocuteur.

- Quoi ? me répondait une autre voix que celle attendue.

- Ah pardon, allo ? fis-je embarrassé

- salut, c’est Clarisse, me fit la voix. C’était une cousine éloignée de Léa, très avenante, sexy, tactile (un peu beaucoup, d’ailleurs) et plutôt coquine. Mais bon, c’était la famille, alors la question ne se posait pas…

- Ah salut, répondais-je, comment ça va ?

- Bien, je voulais savoir ce que vous faisiez ce soir et vous proposer qu’on aille au ciné et manger un truc après.

- Ben en fait, Léa est chez ses parents, lui expliquais-je, je suis tout seul et je me suis loué des vidéos et acheté une pizza, il va falloir qu’on remette ça.

- (un silence au bout du fil) et t’as loué quoi ? » J’éludai sans scrupule le film X. « Bienvenu à Gattaca et Dark City,

- Et ça te dérange si je viens les regarder avec toi ? Je n’en ai vu aucun des deux. Si tu veux, j’apporte une autre pizza et on passe la soirée, tranquilles. Je n’ai pas trop envie de rester seule, c’est super glauque ici en été.

- ben écoute, pas de problème.

- Ben j’arrive d’ici une demie-heure. »

Il faut savoir que ce n’était pas une personne à cheval sur les horaires. Ce qui me laissait largement le temps de prendre une douche, ranger un peu et cacher la cassette de cul. Je commençais par un peu de rangement et me glissais sous la douche rapidement. Je traînais un peu, pour ne pas avoir à poireauter en l’attendant. Mais la sonnerie me tirait de ma torpeur. Je regardais l’heure, si c’était elle, elle n’avait qu’une dizaine de minute d’erreur sur ses prévisions. J’enfilai un short et un T-shirt rapidement et regardais par le Judas. C’était bien elle et sa pizza. J’ouvrais. « Oh, y’avait un monde chez Pizza machin ! Ben t’étais sous la douche ?

- tu m’avais dit une demi-heure alors te connaissant, je t’attendais pas avant une heure.

- Oh, c’est bon, je suis pas toujours en retard, hein. Et puis j’étais prête à aller au cinéma, j’ai juste perdu du temps avec cette conne de caissière qui n’accepte pas les cartes en dessous de 100 francs (oui, il faut savoir aussi que cette histoire se passe à une époque où l’on payait en francs et où il y avait des loueurs de cassettes VHS, le DVD n’existait pas, à peine le CDV, c’est dire).

- Ben tant mieux, alors, on va pouvoir commencer la soirée vidéo plus tôt. Je retournai dans la salle de bain pour me changer.

- T’as qu’à me laisser toute seule, tu vas où ?

- Me changer, je vais pas passer la soirée habiller comme ça, j’ai même pas eu le temps de mettre un caleçon. » je vis ses yeux descendre sous ma ceinture. « Et alors, ça va te manquer pour regarder la télé ? » J’hésitai un instant. « Non, c’est vrai » Je pensais bien qu’elle ne me sauterait pas dessus et je serais plus à l’aise, les couilles à l’air sous mon short.

Nous nous installâmes donc au salon. Je lui proposai un jus de fruit pour accompagner la pizza. Elle acceptait en se débarrassant de sa veste. Elle portait une jolie robe à grosse fleurs noire et rouge qui mettait en valeur sa petite poitrine et ses hanches voluptueuses.

Je fis réchauffer les pizzas, les apportai dans leur carton sur la table basse et lançait la lecture du premier film. Nous ingérâmes les pizzas. La mienne était aux lard fumé et œufs, la sienne aux poivrons et chorizo. Nous les partageâmes volontiers, je crois qu’au final, elle avait dû à peine manger une part de chaque.
Le premier film achevé, je proposai d’enchaîner sur le deuxième. Je m’installai à ma place à ses côtés. Le second film un peu plus sombre, elle se blottit contre moi, sa tête sur mon épaule. Elle prit ma main et se glissa sous mon bras en me regardant avec un air de chien battu réclamant un peu d’affection. La famille, c’est la famille, me disais-je, il va falloir que j’arrête de regarder dans le décolleté qu’elle me tend et qui me montre qu’elle ne porte pas de soutien-gorge… Le film fut difficile à suivre tant elle se collait à moi, tant son parfum excitait mes narines, tant le contact de sa main sur mon ventre qui se crispait à chaque bruit suspect dans le film. Le film se terminait sur une fin optimiste, je restais immobile tout au long du générique, espérant prolonger cette pseudo étreinte très agréable. Elle se blottit d’avantage et sa main glissa contre mon sexe qui s’était dressé malgré moi. Elle se redressait, outrée. « Ben alors, tu bandes ? à quoi tu penses ? me lançait-elle

- à rien, mais tu étais contre moi, j’étais bien, voilà.

- Moi aussi, j’étais bien » avouait-elle. Elle se remettait contre moi, sa main, sobrement posée sur ma poitrine. « Tu crois que Léa nous en voudrais si on se laissait aller à… ?

- Tu m’étonnes qu’elle nous en voudrait… et sûrement plus à moi qu’à toi. Elle sait que je te trouve jolie et sexy et ça m’étonnerait qu’elle pense que j’ai accepté de t’inviter sans arrière pensée.

- Parce que t’as des arrières pensées ? rebondit-elle, coquine.

- Non, j’ai pas d’arrières pensées répondais-je agacé.

- c’est quoi le troisième film, reprit-elle pour éluder » Le troisième film ? pensai-je, merde j’ai oublié de le ranger avec son arrivée plus tôt que prévue. Devant mon embarras elle rit « Non, t’as loué un film de cul ? tu pensais te branler tout seul dans ton appart ce soir ? (oui, elle ne mâchait pas se mots)