Songe buccolique
Elle était allongée
Là, sous un oranger,
À demi endormie,
Dans la brise d’été.
Elle rêvait qu’elle volait,
Ivre de liberté.
Un ange assoupi
Sous mes doigts affamés.
Ses reins se sont raidis,
Ses seins se sont tendus,
Son corps s’est animé,
Quand mes mains l’ont aimée.
Inondée de frissons,
De spasmes éloquents,
Elle accueillit le fruit
D’un plaisir imminent.
Puis ses mains m’ont cherché.
Ses mains m’ont libéré.
Offrant à ses lèvres
Le fruit de mon pêcher.
Je n’ai pu que me rendre
À ses baisers salés,
Au jeu de sa langue
Sur mon désir dressé.
M’aspirant en sa gorge
Comme un nectar divin,
La chaleur de la forge,
L’ivresse du bon vin.
Ses yeux se sont ouverts
Sur mon corps satisfait
Me redonnant vigueur
Fougue et avidité.
Me retournant le dos
Appel télépathique
Elle remonta, somptueux,
Le cambré de ses reins
J’accédai en solo
Au son de sa musique
Sur le chemin des dieux
Au sillon de satin.
Pressant juste un instant
À sa porte dorée
Elle m’ouvrit impatiente
Du feu de mes baisers
Au fond de ses entrailles
Je me suis libéré
En multiples saccades
En râles partagés
Sous ses cris déchirant
La nature silencieuse
Le plaisir emporta
Nos âmes licencieuses.